Longtemps délaissée au profit de médicaments chimiques, l’aromathérapie connaît un engouement croissant chaque hiver. Plus encore depuis la crise sanitaire. Et pour cause… Les huiles essentielles ont démontré leurs actions bénéfiques sur le bien-être, ainsi que leur efficacité sur de nombreux maux. Et ce, depuis déjà plusieurs millénaires…
Qu’est-ce que l’aromathérapie ?
Le terme d’aromathérapie, vient du latin aroma (aromate) et du grec therapeia (traitement, soin). C’est le chimiste René-Maurice Gattefossé qui l’a créé en 1928.
Fondée sur des connaissances botaniques précises, elle consiste à utiliser le principe actif concentré d’une plante aromatique (huile essentielle) selon des critères stricts afin de parfumer, prévenir ou soulager des symptômes d’ordre physique ou nerveux. La différence avec la phytothérapie dont elle est issue réside en ce que la phytothérapie utilise la plante entière.
L’huile essentielle utilisée en aromathérapie est le produit obtenu à partir d’une matière végétale botaniquement définie grâce à un procédé physique n’entrainant pas de changement significatif de sa composition afin d’assurer la qualité du produit final.
Quand les progrès de l’industrie chimique mettent l’aromathérapie au placard
Le terme aromathérapie et son utilisation contemporaine sont relativement récents. Pourtant, l’usage des principes actifs des plantes est plurimillénaire.
En effet, les premières traces avérées de distillation ont été retrouvées en Égypte il y a environ 2800 ans ! Et tout laisse à penser que l’usage de plantes à des fins thérapeutiques est encore plus ancien, notamment en Chine et en Inde.
Mais les progrès de la médecine et de l’industrie chimique ont relégué l’aromathérapie au rang de placebo. D’autant plus qu’il existe peu d’études sérieuses à son sujet. Et pourtant…
La lutte contre la résistance aux antibiotiques (antibiorésistance)
Les huiles essentielles sont particulièrement connues pour leurs propriétés anti-infectieuses. Elles constituaient même le seul remède aux diverses pathologies infectieuses avant l’antibiothérapie de synthèse.
Cependant, l’usage répété de molécules de synthèse conduit à une antibiorésistance qui amoindrit l’efficacité des traitements médicamenteux de l’industrie pharmaceutique.
En effet, les antibiotiques étant des molécules isolées, il devient facile pour une bactérie de muter afin de résister à ces derniers. Quant à elles, les huiles essentielles sont des ensembles très complexes de plusieurs dizaines voire centaines de molécules, rendant très peu probable la mutation d’une bactérie pour y résister.
Dans ce contexte, l’usage d’huiles essentielles de qualité rigoureusement sélectionnées en fonction de l’affection à traiter, se révèle particulièrement efficace. Notamment sur les affections respiratoires, allergiques, les maladies nosocomiales, les problèmes circulatoires, du système nerveux central ou encore des tensions musculaires.
L’efficacité thérapeutique des huiles essentielles dépendante de leur qualité
La qualité d’une huile essentielle est primordiale pour avoir un réel effet thérapeutique. Et les critères sont extrêmement strictes, y compris au sein d’un même genre botanique. C’est-à-dire qu’une même plante produira majoritairement des molécules différentes en fonction des conditions géographiques et climatiques de culture (chémotype). Ce qui conduit, par exemple, une huile essentielle de romarin à être efficace dans le traitement des affections ORL (1,8-cinéole) si la plante a été cultivée au Maroc, les douleurs articulaires (camphre) si elle vient de Provence, ou hépato-protectrice et digestive (verbénone et acétate de bornyle) si elle est originaire de Corse.
De ce fait, en l’absence de réglementation stricte et considérant les faibles rendements des plantes aromatiques en huile essentielle, le marché se retrouve inondé de produits de qualité douteuse voire frauduleuse, conduisant dans le meilleur des cas à une inefficacité thérapeutique des huiles essentielles.
Avec de telles vertus thérapeutiques, on comprend donc pourquoi l’aromathérapie connaît un tel engouement depuis quelques années. Aussi bien auprès du grand public que des scientifiques. Cependant, l’usage des huiles essentielles à visée thérapeutique n’est pas anodin. Il peut même s’avérer dangereux s’il n’est pas maîtrisé ou si la qualité des huiles essentielles n’est pas optimale. La qualité des huiles essentielles est en effet primordiale pour optimiser leur potentiel thérapeutique et il reste difficile de s’en assurer à cause de la multitude de critères à considérer.
L’aromathérapie n’est pas à considérer comme une médecine à part entière. Elle s’inscrit dans une démarche holistique et complémentaire de la médecine conventionnelle.
– Wild Dandy
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